Insémination Artificielle avec Donneur

Aujourd’hui, je te propose le témoignage de Lise-Marie qui a eu la générosité de bien vouloir partager son expérience de l’Insémination Artificielle avec Donneur. Nous nous connaissons dans la vraie vie, puisque nous nous sommes rencontrées pour discuter autour des insémination et c’est elle qui m’a conseillé le Prof. S. à Lyon. Je suis donc ravie de l’accueillir ici!

Bonjour, moi c’est Lise-Marie, j’ai 34 ans! Je remercie le Rire des Anges d’avoir pensé à moi pour parler de mon expérience sur les FIV et l’Insémination Artificielle avec Donneur (IAD).

La décision de faire un enfant :

Tout a commencé en 2005, après notre mariage. Mon mari et moi avons décidé qu’il était temps que j’arrête la pilule en pensant que ça viendrait vite! Après une dizaine de mois sans succès, j’ai commencé à prendre ma température chaque matin pour connaître ma période d’ovulation.

Le diagnostic :

Mon mari a consulté son médecin pour passer un spermogramme. La mauvaise nouvelle est tombée en juillet 2006, mon mari m’a annoncé que son spermogramme n’était pas bon! Pas de spermatozoïdes présents! Mais il fallait compléter cet examen, le Professeur L. andrologue à Lyon, a diagnostiqué une agénésie bilatérale des canaux déférents.

Le début du parcours :

Début 2007, ce rendez-vous a marqué le départ d’un parcours long et rempli de consultations, d’examens, de désillusions et au final de joie.  Après ce rendez-vous, nous avons été envoyés auprès du Dr S. pour commencer les FIV et plus précisément des ICSI où les prélèvements des spermatozoïdes  étaient directement injectés dans l’ovule qui m’avait été ponctionnée.  Nous avons fait entre 2007 et 2009, 4 ICSI et un transfert d’embryons congelés avec pour chacun le traitement lourd que j’ai dû subir (injections, prises de médicaments, prises de sang, ponctions ovariennes).  Toutes ces tentatives ont été infructueuses! Selon le Dr S., à cause de spermatozoïdes peu mobiles. A ce moment-là, le Dr S. a émis l’éventualité de faire une cinquième ICSI disant « On peut jeter une pièce en l’air et tomber 10 fois sur pile! »

Les autres choix qui s’offrent à nous :

Le Dr S. a aussi commencé à nous évoquer les autres possibilités qui s’offraient à nous c’est-à-dire l’adoption ou l’Insémination Artificielle avec Donneur

Acceptation et choix :

Mon mari n’admet toujours pas son infertilité étant donné que toutes les batteries de test effectuées dont des analyses génétiques ne l’ont jamais mis en évidence! Malgré tout, notre choix s’est porté sur l’IAD car mon mari ne désirait pas m’infliger trop de traitements lourds et que je puisse porter un enfant. 

Le déroulement d’une IAD :

Mi 2009, nous avons été dirigés vers le Dr B. du CECOS de Lyon pour commencer les IAD.  Mais tout n’est pas aussi simple lors d’une IAD. Il faut :

  1.  d’abord consulter une psychologue qui doit déterminer si nous sommes réellement prêts à faire appel à un donneur anonyme. 
  2. En parallèle, nous devons passer au tribunal pour faire signer un consentement qui établit que mon mari sera bien le père de l’enfant qui va naître et qu’il ne pourra pas le rejeter à la naissance. 
  3. Ensuite nous avons un délai de 6 mois de réflexion obligatoire en cas de changement d’avis.

Le choix du donneur :

Fin 2009, nous avons pu enfin de nouveau avoir un rendez-vous avec le Dr B. afin qu’il détermine le donneur le plus compatible avec les caractéristiques physiques de mon mari et les miennes : couleur des yeux, des cheveux, de la peau. C’était simple pour lui car nous avons tous les deux les yeux marrons et les cheveux bruns! A aucun moment, notre avis n’est demandé sur le choix du donneur. C’est le docteur qui à partir de sa base de données détermine le donneur adéquat. Nous n’avons aucune information sur lui pas même son groupe sanguin (ce qui posera pendant ma grossesse un petit problème étant donné que je suis de rhésus négatif). 

La réussite :

Une fois les paillettes choisies, une IAD peut être faite à chaque cycle avec un traitement plus léger que pour une FIV. Début 2010, nous avons donc fait 3 IAD pour que cela fonctionne! J’ai donné naissance à mon premier enfant, un garçon, en décembre 2010 à l’âge de 29 ans après une grossesse normale.  Cette naissance a balayé tout le parcours et les obstacles que nous avons pu rencontrer. Ce fut une grande joie pour mon mari et pour moi.  Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là! Dès la naissance de mon premier enfant nous nous sommes renseignés pour en avoir un deuxième.  Il faut attendre les 6 mois du premier pour refaire une demande au CECOS. Le processus est le même avec entretien avec une psychologue, passage au tribunal, attente obligatoire de 6 mois. Nous avons donc procédé à de nouvelles IAD en juin 2012 avec une réussite à la 1 ère mais suivi d’une fausse couche ce qui a décalé les suivantes à fin décembre 2012.  La réussite est venue au bout de la 3ème IAD! Nous avons eu notre deuxième enfant, une fille, en novembre 2013!

2 IAD, 2 donneurs :

Malheureusement il ne s’agissait pas du même donneur que pour notre garçon car au CECOS après 5 naissances réussies avec les paillettes d’un donneur anonyme, celles-ci sont détruites pour éviter les risques de consanguinité. En gardant les mêmes critères physiques, un autre donneur avait été choisi pour ma 2ème grossesse.

Le bonheur :

Nous sommes très heureux d’avoir eu 2 enfants en parfaite santé grâce à la générosité d’un donneur.  Je ne voulais pas de troisième enfant! De toute façon il est très difficile de faire une troisième demande car de plus en plus de couples ont recours aux IAD et il y a très peu de donneurs. En 2012, par exemple, seulement 2 donneurs ont fait don de leur sperme au CECOS de Lyon. 

Le soutien et l’information :

Nous avons été très bien informés et entourés par le personnel de Lyon durant tout notre parcours que ce soit pour les ICSI ou les IAD. C’est vrai que toute cette épreuve peut paraitre psychologiquement difficile à encaisser mais mon mari et moi avons su relativiser en se disant que c’était notre chance de devenir parents.  Bien entendu il a fallu plus de temps à mon mari pour admettre que ses enfants n’auront rien de lui physiquement. Mais il n’est pas rare que des personnes qui ne connaissent pas notre parcours disent que nos 2 enfants ressemblent à leur père. Cela le fait sourire! De temps en temps aussi, nous oublions qu’ils sont issus d’une IAD et comparons leurs traits de caractères avec les nôtres.

Communication à l’entourage :

Notre entourage que ce soit la famille ou les amis connait le parcours que nous avons suivi. On peut même dire « heureusement » car ils ont su être présents lors des échecs et des réussites!  Nous avons fait ce choix de les informer car lorsque nous le dirons à nos enfants nous savons qu’ils pourront se tourner vers eux s’ils ont des interrogations. 

Communication aux enfants :

A l’heure actuelle, nos enfants ont 5 et 2 ans. Il est, je pense, encore un peu tôt pour leur raconter toute l’histoire mais j’espère que nous trouverons le moment le plus opportun pour leur dire.  Nous avons pu lire beaucoup de témoignages d’enfants devenus adultes qui apprenaient souvent par hasard qu’ils étaient issus d’IAD. Cela les a beaucoup bouleversés psychologiquement et nous ne souhaitons pas que ce soit la même chose pour nos enfants.  La psychologue que nous avons rencontré pour les 2 IAD nous a d’ailleurs vivement conseillé de le faire en utilisant des livres adaptés aux enfants et surtout nos propres mots! Finalement à aucun moment nous n’avons regretté notre choix d’avoir recours à un donneur anonyme. Cela nous a même renforcés et rapprochés tous les deux.  Lorsque notre parcours a débuté à Lyon, nous pensions être seuls mais très vite nous nous sommes rendu compte que cela concernait beaucoup de couples. En ayant fait le choix d’en parler autour de nous, nous avons permis à d’autres couples d’en parler et de confronter nos expériences.

Mon conseil :

Si demain un couple venait nous voir pour nous faire part de leurs hésitations à avoir recours à un donneur anonyme, nous leur dirions de bien réfléchir, de ne pas hésiter à en parler à leur famille et amis avant de se décider.  Il n’y a qu’à voir nos 2 enfants plein de vie pour ne pas regretter notre choix! C’est le plus beau cadeau que la vie puisse donner.  Il faut prendre les étapes comme elles viennent et surtout toujours rester soudés car à la fin le bonheur est au rendez-vous!    

 

Pour compléter le témoignage de Lise Marie, j’ai recherché quelques ouvrages pour aborder le sujet avec les enfants.

Insémination Artificielle avec Donneur

Ce livre est recommandé à partir de 5 ans. Il aide à expliquer comment nait un bébé, par où il passe et évoque le sujet de la PMA. Tu peux le trouver en vente en ligne ici ou en librairie.      

 

 

 

 

 

 

 

 

Insémination Artificielle avec Donneur

 

Ce livre est recommandé à partir de 5 ans. Grâce à des animaux, ce livre est un très bon support pour expliquer à son enfant le processus un peu différent des autres, qui lui a permis de le faire venir au monde. Tu peux le trouver en vente en ligne ici! ou en librairie.

 

 

 

      Insémination Artificielle avec Donneur

Avec cet ouvrage, vous êtes directement dans le vif du sujet, le don de sperme. Pour expliquer à ton enfant son histoire. Il existe d’ailleurs exactement le même, concernant le don d’ovocyte.   Tu peux le trouver en vente en ligne ici

 

 

 

 

Insémination Artificielle avec Donneur

 

Le couple face à la PMA! Le sujet est traité avec humour. Livre indispensable lorsqu’on est en plein parcours PMA! Tu peux le trouver en vente en ligne ici.

 

 

 

 

 

 

 

 

Insémination Artificielle avec Donneur

 

 

Ce dernier ouvrage, un peu plus général sur l’importance des origines, de savoir d’où l’on vient pour aider nos enfants à savoir qui ils sont. Tu peux le trouver en vente en ligne ici ou en librairie.

 

 

 

 

 

 

 

Evidemment tu peux te rendre directement sur le site du CECOS, pour trouver des informations sur le don de sperme et d’ovocyte, pour trouver un centre près de chez toi, pour trouver d’autres témoignages…

Vous pouvez aussi vous tourner vers cette association BAMP qui t’apportera du dynamisme, des informations, des témoignages… Tu peux aussi témoigner!

 

Voilà, pour ce qui concerne le témoignage de Lise-Marie, n’hésite pas à commenter, elle viendra sans aucun doute te répondre et n’hésite pas à partager pour que certaine d’entre nous se sentent moins seule! J’espère que cette sélection de livres te servira! 

insemination artificielle

15 commentaires

  1. un grand bravo à tous ces médecins, et chercheurs qui travaillent pour que des couples puissent avoir le bonheur d’élever leur enfant! un parcours difficile mais tellement de joie à la clef, il est dommage que le don de sperme ne soit pas plus répandu, un jour peut-être!
    Bravo à tous, Maman, Papa pour ce parcours du combattant
    bonne journée
    bisous

    • Merci danièle.b pour votre commentaire.
      En effet, cela s’avère compliqué d’effectuer un don de sperme comme si on faisait don de son sang. Lorsque nous avons réussi à avoir nos 2 enfants, nos amis se sont renseignés pour devenir donneur anonyme. En général il s’agit justement de proches d’un couple qui deviennent donneurs. Mais cela nécessite bien souvent d’être résident sur Lyon car il faut faire beaucoup d’analyses, d’examens, de rendez-vous à l’hôpital de Lyon. Les docteurs veulent être sûrs qu’aucune maladie ne peut être transmis par les paillettes.
      Bonne journée.

  2. Un témoignage très intéressant et tellement beau. Les difficultés n’ont pas été masquées ni cachées.
    Bien que je n’ai eu aucune difficulté à concevoir ma fille, je trouve important d’en savoir plus sur toutes les personnes qui rencontrent les souffrances liées à la conception d’un enfant lorsque celle-ci tarde à se « matérialiser ».
    Merci.

  3. un temoignage instructif, merci d’y avoir rajouté les ouvrages pour enfant. J’espère que les choses évolueront en France pour toutes les femmes et pas uniquement pour les hétéros, car bon nombre de femmes lesbiennes n’ont pas le choix que de s’orienter vers les pays limitrophes, et que les CECOS puissent aussi accepter les donneurs gays.

  4. Superbe témoignage! Dommage qu’en France les donneurs soient tellement triés sur leur orientation sexuelle. C’est moins le cas en Belgique.
    J’espère que ce genre d’article va faire réagir et que plus de gens deviendront donneurs.

  5. Bonjour, est-il possible de pouvoir rentrer en contact avec Lise Marie malgré le temps passé, je viens de trouver votre article à l’instant, nous allons commencer ce parcours du combattant, mais j’ai quelques questions encore… merci par avance <3

    • Bonjour, je vais voir ça avec elle mais je pense qu il n’y aura pas de problème! 😉
      Pouvez vous m’envoyer un mail avec comme ça je lui transmettrais et vous pourrez échanger!
      Bon courage pour la suite! 😉

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